Adaption de l’Antigone de Sophocle par Gilles Laubert
Traduction Wolof des choeurs par Massamba Gueye

TOURNÉE 2004-2005
Descriptif & Dramaturgie
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"Ngoye, une Antigone d'Afrique " est un spectacle où s'entremêle le théâtre, le chant et la danse.

L'action de cette Antigone ne se passe plus à Thèbes mais à Sangomar, lieu mythique d'Afrique-Sénégal . Les noms des personnages ont été africanisés : Antigone s'appelle NGOYE, Créon est BUUR, Hémon est WALLY CUMBA, Ismène est DIBOOR...

Le contexte des croyances n'est pas le même : c'est ainsi que Zeus devient Roog, le dieu du Panthéon Sérère Tous les appels aux divinités grecques ont été remplacés par des invocations aux Ancêtres - les esprits des morts - ce qui rend la thématique d'Antigone encore plus pertinente car, voulant enterrer son frère, elle veut aussi le faire accéder au statut d'ancêtre, afin que ce corps mort ne dérange plus l'ordre des vivants.

Ces ajustements n'auraient pu être que folkloriques si les chants du chœur n'avaient pas été traduits en Wolofs . Mis en musique - mélange de musique traditionnelle et contemporaine -, dansés et chantés, ces passages de la tragédie de Sophocle sont de vrais beaux moments de théâtre. Ils sont pris en charge par une troupe de griots qui font office de choreutes.

Dans ses matériaux de tôles froissées, de bois, le décor fait indéniablement penser à un paysage après une guerre . Cette impression est renforcée par la présence de soldats mercenaires, par la tenue militaire de Créon-Buur- qui au premier tableau évoque un général factieux.

Les costumes portent la marque d'une Afrique archaïque - Ngoye-Antigone -, mais également d'une Afrique moderne - jeunes griots, soldats -.

La mise en scène fait éclater les rapports scène/salle et les personnages se retrouvent souvent au milieu des spectateurs, rendant par là la représentation très active et toujours surprenante.

Les comédiens, les danseurs et les musiciens sont africains et la distribution mêle heureusement les anciens de Sorano avec des jeunes comédiens. Il faut ici mentionner la performance de Marie-Anne SADIO qui, dans le rôle de Ngoye - Antigone, semble littéralement hantée par son personnage..

La représentation s'achève par un " N'Dep" sorte de cérémonie de dépossession tout à fait impressionnante.



Dramaturgie
Dakar, août 2003




Musique & Griots

Depuis cinq semaines, séquence après séquence, je travaille la mise en place, le détail du jeu, mais il n'y a pas eu encore de filage -sinon séquentiel-.
J'ai le sentiment de raconter cette histoire d'une façon plus ludique -ce qui ne veut pas dire moins grave- que l'an passé. Il y a moins d'insistance d'interprétation, la mise en scène se fait plus discrète. C'est aussi je pense que la nouvelle version française que j'ai écrite est plus actuelle dans sa langue et dans ses rapports à notre monde que la belle version de Bonnard qui nous utilisions l'année passé  mais qui était un peu désuète…
A cette version française s'ajoute des inserts en langue Ouolof. Ces courts recours à la langue maternelle des acteurs -s'ils sont manifestes de leur bilinguisme-, racontent comment une langue maternelle fait retour sur le coup de l'émotion (il faudra un jour que j'écrive sur cette question de la langue, du répertoire et du théâtre en Afrique de l'ouest).
Les chants du chœur, où français (minoritaire) et Ouolof fusionnent bien dans la musique et la prosodie, sont aussi plus intégrés à notre nouvelle version. La collaboration avec Massamba Gueye est plus organique que l'an passé ; ses textes du chœur en Ouolof prennent plus de valeur, les musiques sont plus recherchées. Sa présence, tant comme répétiteur que conseiller artistique, entraîne une plus grande richesse dans les rapports, les contradictions entre nos cultures. C'est aussi que j'ai redonné au chœur une place plus centrale que dans la version de l'an passé.
Si dès ce lundi je vais commencer à mieux me rendre compte de ce que ma mise en scène raconte dans sa totalité j'en sais quand même déjà quelques lignes de force : une solitude plus grande des protagonistes - ils se retrouvent souvent isolé dans le centre du décor - soit parce qu'ils sont rejetés, soit parce qu'ils ont rejetés l'autre. C'est une chose qui est venu comme ça et dont je ne me suis aperçu qu'en cours de travail et qui m'est apparu après que j'ai fait la première mise en place dans ce premier mois ; il n'y avait pas au départ un point de vue ou une volonté de monter cette solitude des protagonistes, mais c'est assez beau de voir cette Noyge , cette Dibor, ce Buur ce Wally chacun se débattant avec le vide, la peur et la folie…



photos & croquis


 

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