Marie Anne Sadio est un vrai bonheur, toute en pastel d'émotions contenues, retenues jusqu'au moment où sa voix s'élargit, part dans les graves et, telle une flamme, sa silhouette si fine prend toute la scène. A ses côtés veille une vieille femme, aussi bien nounou que matrone, gardienne du temple et passeuse d'âmes en déroute, Souaré Kouyaté défie le temps de ces vingt-quatre heures : elle est une voix de femme qui nous vient du temps d'avant et son chant évoque l'éternité des joies et des douleurs des enfantements, des décès et des lendemains de noces Ce spectacle est un trajet : commençant en costume de jeune signare du début du XXe, Marie Anne terminera ce récit de vie en costume contemporain.
Gilles-Souleymane Laubert [notes dakaroises - extrait] |